« Alors comme ça on s’enterre dans son nouvel appart sans daigner sortir de l’aprèm ingrate misanthrope ».

Il suffisait de demander ? 

 Une jeune femme de type asiatique – tout à fait à mon gout ceci-dit-  s’était incrustée dans la pièce aussi vite qu’un courant d’air.  Joey se releva lourdement en nous pointant du pouce. Agréable.

-          J’ai eu un léger contretemps, ironisa-t-elle.

-          Tu accueilles des lycéennes ? rit-elle lorsqu’elle vit ma sœur et son amie – elle n’avait pas tort-

-          La lycéenne elle t’emm…

-          Il y a eut un mal entendu avec la propriétaire de l’appartemment, du coup nous vivons ici aussi, coupa Carrie tout sourire.

-          Ouais, on va devoir vivre là-dedans à trois…bougonna Joey.

-          Oh bah c’est cool, tu auras enfin d’autres amis autre que Ben et moi ! S’enthousiasma celle à la chevelure orange carotte, je suis Nao Jin mais vous pouvez m’appeler NJ.

-          Moi c’est Carry, voici Satyn et son frère…

-          Fenster Esleth, seconde année section Musique, me présentai-je fièrement.

-          T’as redoublé.

Ma sœur est une connasse.

Par la suite nous avions pu faire plus ample connaissance avec les deux amies, pour ainsi découvrir qu’elles allaient elle aussi à Berklee College, en première année, dans la section de Satyn. Autant dire qu’elle en sautait presque de joie - ou pas . En revanche Carrie était plutôt déçue de ne pas avoir fait de connaissance dans sa section avant la rentrée mais fit bientôt rassurée par la jeune japonaise.

« - Vous êtes au courant que demain soir, il y aura la soirée d’intégration des premières années ?

-          Ah ouais ? Non on n’était pas au courant, c’est bizarre que ça soit aussi tôt, c’est super ça ! S’enthousiasma la danseuse.

-          Ouais, génial, marmonna Satan.

-          La mienne c’est mardi, j’pourrai pas voir ça c’est dommage, j’aurai trouvé ça marrant de voir Poucelina dans la cours des grands, fis-je faussement déçu.

-          Ta gueule.

-          En parlant de ça, vous comptez vraiment allez à la fac tous les jours habillées comme ça ? 

La belle asiatique s’aventurai sur un terrain assez casse gueule, pour le coup. Je vis Satyn virer au rouge sans se prononcer.

-          Ola NJ ne commence pas avec ça… Il faut savoir que j’ai déjà eu droit à sa folie du relooking au début de l’été mais ça n’a pas marché, pouffa Joey.

-          Dommage, ris-je.

-          Qu’est-ce qu’il a notre look ? Se vexa Carrie.

-          Ah ce n’est pas contre vous hein, mais sachez que Berklee est une école prestigieuse avec beaucoup de fils à papa, vous allez vous faire bouffer avec vos fleurs et vos sandales.

-          Je la tue maintenant ou j’attends un peu ? Chuchota la concernée.

-          Ah pourquoi pas, je n’suis pas contre un relooking ! Déclara Carrie.

-          C’est vrai que l’autre conne du dessous à l’air vachement chic, ironisa l’autre naine.

-          Je parle pour la plupart des élèves, il peut y avoir des exceptions, mais en général, les danseuses sont tirées à quatre épingles.

L’ambiance devenait un peu trop fille pour ma part. NJ commençait à réfléchir sur la prochaine coiffure de Carrie tandis que Joey et Satyn se foutaient ouvertement de leur gueule en recrachant leur fumée de cigarette – ma sœur avait l’air d’un dragon. De toute façon j’avais à faire. « Tu touches à un seul de mes cheveux je t’étrangle. J’suis très bien avec mes shorts ! » Hurla Satyn alors que je me dirigeai vers le couloir.

-          J’dois voir du monde, ciao les filles ! Si vous réussissez à embellir ma chère sœur, je vous promets le paradis ! Autant dire que c’est pas gagné pour vous ahahah !

-          Et si on éclaircissait tes cheveux Sat ?

-          Fen je vais te tuer ! Entendis-je une fois la porte claquée. FEN !

Quel moment jouissif ! Laisser ma sœur entre les mains de filles en furies, rien de pire pour elle ! Ça devait faire du bien à Carrie de ne plus côtoyer qu’un tas de marbre. Bref, elles étaient vivantes, mission accomplie ! Je pouvais faire le fier auprès des parents. 

De retour à mon étage, je me demandai sérieusement quelle fille cette chère Joey ne pouvait pas supporter. Je compris quand je vis le tapis de mégots flottant à la surface d’un paillasson. Curieux, déjà parce que je ne connaissais pas cette personne qui était légitimement ma voisine - quoi c’est la moindre des politesses - mais en plus puisqu’il s’agissait d’une femme je me devais d’examiner cette porte sous tous ses chambranles. Je m’approchai de la sonnette afin d’y distinguer le nom de l’inconnue. « Jacklyn Lester ». Lester…ça me parlait. Lester Speight ? Ouais, non ça c'était le grand fou black baraqué dans la série familiale...Kerry Lester ?La strip-teaseuse des 20 ans de Keith ? Hmm non elle c'était Mester...

Quant une petite ampoule s'alluma au dessus de mon crâne cabossé.  Merde alors !  Moera Lester ! La co-directrice de Berklee. Pfff. Encore une pistonnée. Encore une fille à papa, greluche et superficielle sans talent qui finira dans un tube électro dont la voix sera transformée et robotique, quasiment méconnaissable, mais qui sera pour des raisons encore inconnues, autant célèbres que les sœurs Kardashian. Scandaleux. Inadmissible.  Dégouté.

Oublions, je devais vite entrer passer un coup de fil à ma petite Athenya. Elle me manquait et j’avais vraiment hâte d’entendre son adorable voix fluette qui tentait tant bien que mal d’être autoritaire. Sa voix était un réel atout pour son avenir, il me tardait de l’avoir à Berklee. Ça me changera de l’autre naine. Vous me trouvez injuste ? Oui, la vie est injuste. Si ça avait été le contraire, je vivrais encore à Oxford. Passons.

Tandis que j’arrivai enfin à faire bouger le loquet rouillé de ma porte d’entrée –bâtiment refait à neuf, et mon cul c’est de la volaille ?-  ma poche arrière vibra accompagnée par cette douce musique mélodieuse qu’était la mienne. Je vis sur l’écran qu’il s’agissait – encore – de Keith, mon supposé meilleur ami, qui n’allait pas le rester bien longtemps s’il continuait de m’appeler sans arrêt.

- Qu'est ce qui a, tu t'es encore coincé le morceau dans la braguette ? Fis-je dès que j'eus décroché.

- Non mec y'a un...Nooon t'es vraiment con, râla l'autre au bout du fil.

- Bah quoi, c'est tellement fréquent que ça en devient inquiétant, ahaha !

- J'espère bien qu'il n'y avait personne à côté de toi !

- Pas besoin, au passage ça a bien fait rire Livia, m'amusai-je.

- Enfoiré ! Puisque tu en parles, c'est à son sujet, fit-il plus sérieusement.

- Qu'est ce qu'il se passe ?

- Code Bleu.

- Et merde ! Elle est avec toi ?

- Non, j'suis en route mais tu te doutes bien que là ça va être pire que d'habitude.

- Ok, j'arrive, à tout de suite.

Je ne serais resté dans mon appartement que 40 secondes, le temps de la conversation. Quand il s'agissait de Livia, ça ne rigolait plus et j'avais détalé aussi vite qu'un lapin, croisant au passage la fameuse Jacklyn, qui n'avait finalement pas l'air d'une pimbêche, mais qui s'entêtait à envahir le couloir avec sa montagne de mégot. Faudra que je lui en touche deux mots. Je courrais, mais ne me demandez pas pourquoi. Je savais aussi que les limites de vitesses n'allaient pas être respectées, seulement elle avait trouvé le moyen de choisir un studio à l'autre bout de la ville. Livia était fragile depuis le décès de son père l’an dernier et son agression il a quelques mois. Un Code Bleu rien n'arrangeait rien du tout. Celui de 2005 avait été vraiment dur à supporter. Je la voyais déjà gâcher sa rentrée.

La pluie torrentielle ainsi que ses éclairs furtifs n’étaient pas là pour m’aider et mes pauvres essuies glace se battaient tant bien que mal contre cette violente averse qui m’empêchait de voir distinctement la route. Arrêté à un feu rouge, mon téléphone se mit à vibrer à en faire tomber le tableau de bord. C'était encore un message de Keith. " Je suis devant sa porte, elle est enfermée à clef et la musique est à fond, dépêche ".

Mauvais signe. J'essayai alors de l'appeler mais tombai automatiquement sur sa boite vocale, celle où elle annonçait joyeusement qu'elle était occupée avec son solfège ou bien qu'elle se trouvait dans un pub avec Keith et moi. Quelque chose me disait que nous n'entendrions plus cette voix malicieuse de ci-tôt et ça m'effrayait. Et ce foutu feu qui ne passait pas au vert.

Mon téléphone sonna à nouveau, cette fois-ci, il s’agissait d’Athenya. Un rayon de soleil dans une situation d’urgence ; étrangement ce n’était vraiment pas le moment.

-          Oui allo.

-          Tu aurais pu m’appeler quand même, gronda ma petite sœur.

-          Oui désolé, tu pourras dire aux parents que personne n’a été blessé.

-          Quelque chose ne va pas ? S’inquiéta-t-elle lorsque qu’elle descella ma voix tendue.

-          Non, enfin si Livia a un problème donc je suis un peu pressé.

-          Ah mince…Tu sais j’ai un mauvais pressentiment concernant …

Double appel. Keith.

-          Ecoute ma puce, je te rappelle, je suis en voiture et j’ai pas envie d’me faire arrêter par les flics là.

-          Ah d’accord, à plus tard alors, s’enquit Athenya vexée.

Je n’aimai pas vraiment l’expédier de la sorte, néanmoins, il se trouvait que le grand Fenster perdait peu à peu son self-control face aux embouteillages. Pourquoi m’agitai-je autant et ce plus que d’habitude ? C’est vrai, j’étais connu comme le mec irrespectueux de la gente féminine, les coups d’un soir c’était mon truc. J’aimais toutes les femmes, et il m’était difficile de m’en contenter d’une seule.

 

Cependant, Livia n’était pas qu’une femme. Elle était la seule et unique femme que je respectai vraiment.  Elle était celle qui écoutait mes conneries, celle dont l’avis m’importait plus que quiconque concernant chacun de mes choix. Celle dont le sourire pourrait apaiser n’importe quelle âme torturée. La douceur et la grâce incarnée dont la protection deviendrait presque obsessionnelle. Nous formions ce trio d’amis inséparables un peu trop connus des clichés universitaires. Ce cliché n’en demeurait pas moins réel, et ça m’était égal. Je tenais à eux comme je tenais à ma famille. Je décrochai.

-          Oui Keith je suis là dans 2 minutes.

-          Je crois que ce ne sera pas la peine d’arriver jusque chez elle, avoua-t-il sur un ton que je n’aimai pas vraiment.

-          Pourquoi, elle y était pas ?

-          Si, j’ai dû défoncer la porte.

-          Tu t’es cru dans un film ou quoi ? Ris-je.

-          Fen, j’arrive aux urgences.

-          Que…elle…il s’est passé quoi ?

-          Je ne sais pas vraiment, du moins, j’ai pas envie de comprendre. Elle était dans un très mauvais état, à côté d’une flaque de vomi, verre, bouteilles, boites de comprimés, inconsciente…

-          Mais que…

-          Tu veux que j’te fasse un dessin putain ? Cingla-t-il effrayé.

Merde.

 

Haaaaallelujaaaaa !

 

J'vais pas blablater longtemps hein, je sais que j'ai été longue, vous avez le droit de me foueter ! Mais que voulez vous, 1 mois sans ordi, photoshop qui se venge d'avoir été laissé tout seul... ça a des conséquences ! Ahah En attendant, J'espère que ce chapitre vous a plus ! Et que la découverte du personnage de Fen vous a pas trop tapé sur le system ahahah

Allez découvrir les personnages dans la rubrique bonus ! Je vous fais du bisous et vous dis à bientôt du côté de Die on Me ;)

Je conseille à ceux qui l'ont pas encore fait de s'inscrire à la newsletter (pour les arrivant de skydaub) Ouais parce que c'est plus pratique et j'ai pas à courrir sur sky hiiiii

et un truc pour rigoler pour la prime ! ahah